dimanche 16 août 2015

Et quand soudain le ciel te tombe sur la tête...

Pas le temps. Pas pris le temps. Trop de boulot, et puis le reste. Des articles étaient pourtant écrits dans ma tête sur ses 5 ans, ses 2 ans, sur la vie qui passe, ma première course de 10K...
Et puis depuis mi juin finalement mon esprit est accaparé par bien autre chose : l'inquiétude. Ca a commencé avec une boule sous l'aisselle. Le visage est peu décomposé de mon médecin traitant. Cette boule qu'il a été impossible de caractériser par échographie. Et une semaine plus tard une IRM. Et évidemment en bonne claustrophobe j'ai très largement appréhendé cet examen. Qui finalement s'est plutôt bien passé. L'examen. Mais pas le résultat. J"apprend donc que j'ai une tumeur qui fait quand même 15 cm sur 4… et qui commence à éroder l'os de mon épaule. Le radiologue me parle avec une voix mielleuse, ce qui m'agace. Je suis malade donc mais me parler avec ce ton mêlant fausse empathie   et pitié n'y changera rien.
Et là le monde s'écroule. Moi une tumeur à 37 ans et des brouettes. Mais ce n'est possible ça, ça ne faisait pas partie des plans. Moi je veux voir mes enfants grandir, marier mes gars, être méchante avec leurs futures petites amies car elles voudront me voler mes fils :) Aller à Bali, retourner au ski enfin, aller à Martha's vineyard et dans le Maine. Tant de rêves qui doivent se réaliser.
Commence donc les attentes angoissantes. 2 jours avant de revoir mon médecin. 5 jours avant de rencontrer le chirurgien qui va me suivre à Gustave Roussy. 1 semaine avant de faire une biopsie pour savoir si cette "connasse" de tumeur est bénigne ou maligne… Et presque 3 semaines avant les résultats. Car nous sommes partis en vacances. Tant attendues. 15 jours au bord de la mer, dans la Bretagne chérie, ou il ne fait pas trop chaud, ou fleurissent des hortensias de toutes les couleurs, ou je peux faire une cure de galette de sarrasin… Des vacances qui m'ont sans doute aidée à penser à autre chose. Et néanmoins à envisager le pire.
Une nuit d'enfer avant l'annonce des résultats.
Et puis la chute.
Le mot tant redouté fut prononcé : "Bonjour, vous avez un sarcome de bas grade…". Un cancer donc. les larmes ont coulées. Mais on m'a annoncé 3 "bonnes nouvelles" : si la chirurgie se passe bien je suis considérée comme guérie après l'opération et ma vie recommence normalement (bon avec des prothèses à la place des os d'origine certes), a priori très peu de chance de métastases, et donc bas grade ce qui signifie une faible malignité. Je ne rentre même pas dans le protocole "sarcome" de Gustave Roussy c'est dire…  et pas de chimiothérapie ni de radiothérapie.
En passant ce sont des tumeurs très rares, 2% des types de cancer.
Et donc il n'empêche que j'ai un cancer. 
Merde.
Prochain épisode dans 2 jours un scanner pour vérifier si il n'y a pas de tumeur ailleurs et si les poumons ne sont pas touchés par des métastases. Je sens que je vais bien dormir pour les nuits à venir moi.

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